Femme, entrepreneur et maquilleuse. Hanadi Diab est partie de rien. En trois ans, elle ouvre son salon et lance aujourd’hui une marque cosmétique. Rencontre avec une femme à succès.
Imposante. Au premier abord, Hanadi Diab peut paraître distante, voire intimidante. Un maquillage imposant, des cheveux parfaits et les ongles laqués, elle ne passe pas inaperçue. Pourtant, ce ne sont pas les fans qui lui manquent. Avec plus de 353.000 abonnés sur Instagram, 131.000 sur Facebook et 72.000 sur YouTube; à seulement 28 ans, Hanadi Diab, aussi connue sous le nom de Hanadi Beauty, est l’une des maquilleuses les plus influentes d’Allemagne. Installée à Stuttgart, sa carrière a fait une ascension fulgurante en trois ans.
Très vite, elle ouvre son propre salon au milieu de la métropole. Elle y propose des techniques innovantes en Europe: le microblading par exemple -qui requiert une formation spéciale et un permis- ou le rehaussement de cils, réservé aux instituts. En février 2016, elle a lancé sa marque de faux-cils: Hanadi Beauty. Comment s’imposer dans un univers aussi compétitif que le cosmétique à l’heure où certaines marques s’exportent en Europe et d’autres naissent?
Une armée d’abonnés: la clé pour vendre sur Internet
Au début, Hanadi Diab travaillait de chez elle. Elle se rendait chez ses clientes à domicile et n’avait pas encore de salon. Au même temps, la maquilleuse se lance sur les réseaux sociaux et ouvre un blog. Une armée de fans constitue un grand atout, surtout dans ce milieu. « Je n’aurais jamais pensé pouvoir lancer ma marque en seulement trois ans », affirme-t-elle. « C’est grâce à ma famille et mes amis qui m’ont soutenu, et je me dois de mentionner mes abonnés. Sans eux, je n’aurais pas eu la force de garder mon objectif et persévérer. »
Les réseaux sociaux, c’est un travail à temps plein. Parfois, j’ai tellement de choses à faire que j’en oublie de manger.
Ces dernières années, nous avons assisté à l’émergence de la profession de « YouTubeur ». De plus en plus influentes et connues, ces personnes souvent jeunes délaissent leurs études et se consacrent à plein temps aux vidéos, véritable tremplin vers la célébrité. Certains, comme l’américain FouseyTube, ont même percé dans le monde du cinéma. Hanadi Diab a sa propre chaîne, qu’elle met à jour chaque semaine.
Maquillage, tenues, et cuisine, les thèmes restent très féminin. S’assurer une présence constante sur les réseaux sociaux est fondamental pour les bloggers. Hanadi admet que « c’est un travail à temps plein ». Elle ajoute même que « parfois, j’ai tellement de choses à faire que j’en oublie de manger. Mais j’aime mes abonnés et j’aime être là pour eux à chaque moment! » Créer et entretenir un lien fort avec les abonnés est une technique adoptée par plusieurs icônes émergentes dans le domaine de la beauté. Une relation forte ne les relègue pas au statut de fans, mais bel et bien d’amis. Ce qui est un atout pour vendre.
En trois ans, une marque de 13 collections
L’omniprésence sur les réseaux sociaux a certes du bon, mais on ne vous apprend rien, tout n’est pas idyllique sur la toile. Hanadi en a payé les frais. « Honnêtement, au début, je ne savais pas comment réagir aux commentaires haineux. J’avais peu d’expérience et j’étais encore nouvelle: je laissais les commentaires m’atteindre. Aujourd’hui, j’ai appris à ignorer la négativité. Il y en aura toujours. »
Forte de ces principes, Hanadi a lancé sa collection de faux-cils il y a tout juste un mois. Le succès est inattendu: déjà quatre de ses treize modèles sont épuisés. « Et il y en a encore à venir », précise-t-elle. La maquilleuse gère elle-même une boutique en ligne qui a l’exclusivité de la vente pour le moment. Est-ce qu’avoir une origine étrangère est handicapant en ce moment en Allemagne? Pas le moins du monde, explique Hanadi. « Au contraire, tout le monde respecte et reconnaît le travail des Libanais dans le domaine de la beauté. » Le mot de la fin? « Crois en toi, suis ton objectif et ne baisse jamais les bras. »
Pia à Paris 